Décidemment en ce moment on ne parle que d'étoiles... Tantôt pour le vin, tantôt pour les restaurants. Ce coup-ci, il s'agit du tout dernier promu trois étoiles par le guide Michelin 2010 : l'auberge du vieux puits de Gilles Goujon (meilleur ouvrier de France) dans le petit village isolé des Corbières : Fontjoncouse.

Plus d'infos sur leur site : http://www.aubergeduvieuxpuits.fr/

Pour ce qui est des plats, de l'inventivité du chef, de la qualité des produits, rien a dire.

Voici la photo presque poétique du plat de la tourte d'anguilles saoules au vin blanc.

Le menu dégustation intitulé "quelques pas dans la garrigue" était parfait avec des certains plats que l'on peut qualifier d'exceptionnels comme l'oeuf "pourri" à la truffe (au second plan sur la photo ci dessous)

  Le filet de rouget barbet écume de rouille au safran aurait été intéressant avec un vin blanc de Cassis, de Palette, de Bellet ou des côtes de Provence...

Hélàs et c'est dommage pour un restaurant trois étoiles : rien à la carte de cette région du sud est de la France : la Provence (juste un Bandol isolé). La méditerranée inspire le chef pour sa cuisine, les vins devraient aussi être pensés de la même façon.

On s'est rabattu sur un bourgogne générique blanc 2007 de remy Jobard (producteur célèbre de Meursault) qui faisait l'affaire sans être trop puissant. 

Ensuite demi bouteille de Jamet en Côte rotie 2006, le sommelier nous annonce que c'est la dernière demi bouteille à la carte et se rendait compte qu'il fallait qu'il en recommande !

Le vin était vraiment très bon et c'était le meilleurs choix possible en 37,5 cl, dommage qu'il n'y ait pas de logique de suivi sur ce type de vin et de producteur excellent. A coté de celà, si vous voulez le vin des corbières de la cave coopérative du coin (Embres et Castellemaure réputée), vous l'avez sur 11 millésimes (???).

On se rend bien compte qu'on est un peu dur avec l'aspect "vin" de ce restaurant au top de la gastronomie française mais... c'est notre métier et on aime pas trop l'approximation à ce niveau (le top donc).

Mais s'ils sont à l'écoute et s'ils veulent garder leurs 3 étoiles et leurs clients autres que locaux, il y aura un effort réel à faire sur la carte (et les vins au verre aussi d'ailleurs que l'on ne critiquera pas car cela ferait trop pour cet article). Ami sommelier retrousse tes manches et au travail !

 Pour finir avec des notes très positives desserts superbes et... un des meilleurs chariots de fromage jamais dégustés (la cave d'affinage maison doit aussi y être pour quelque chose) - bravo au service sur ce point pas évident qui, à l'instar du vin, nous parait très important pour considérer un repas dans sa globalité.

Conclusion, un restaurant que l'on a aimé faire (certains aspects rappellent El Bulli) et qui a encore du potentiel d'amélioration (la troisième étoile n'est pas une fin en soi mais plutôt un début vers la perfection...).

On ne connait pas bien sur tous les restaurants de la région PACA (provence Cote d'azur) mais on en a fait pas mal.

Et le café de la Fontaine à la Turbie sur les hauteurs de Monaco représente une vraie valeur sûre en terme de cuisine de bistro et probablement un des meilleurs rapport qualité prix de notre région.

 Ambiance bistro bruyante et conviviale (beaucoup d'habitués du coin, un très bon signe).

Les entrées toutes faites avec d'excellents produits sont à 6 euros ! (brandade de morue exquise), les plats autour de 15 euros sont là aussi dignes d'un étoilé michelin (faut dire aussi que le café a un BIB gourmand et que le chef n'est autre que M. Cirino qui possède l'Hostellerie Jerome à deux pas du café et qui a lui deux macarons).

Manu a vraiment craquée sur un pavé de veau cuit à l'étouffée hyper tendre, moi j'étais sur un classique agneau délicieux, surout l'accompagnement à base de petites pommes de terre.

Les vins de la carte sont au top, pour notre part, en blanc nous avons pris un Méo Camuzet 2006 clos st philibert hautes côtes de nuits superbe et en rouge un Jamet en côtes du rhône 2008 (un peu léger sur ce millésime). Très bon rapport Q/P sur les vins, cela mérite d'être signalé également.

Bon pour le fun, une photo de la livraison de nos vins dans les petites ruelles de la Turbie (au milieu de la photo : Marion qui s'occupe de la cave exceptionnelle des deux restaurants).

C'est un des rares endroits en France où retrouve des cuvées Nowat, du Bandol india, de la Procure en rouge et en blanc et du rosé "en caractère" 2009.

Sur le chemin du retour, nous avons eu le temps de faire un petit détour à Saint Paul de Vence où la fondation Maeght

http://www.fondation-maeght.com/

organise une exposition magnifique des oeuvres d'Alberto Giacometti (cette étape couronnait une journée d'exception typiquement "côte d'azur").

Et oui bonne surprise lorsque dans un endroit touristique (une station de montagne en l'occurence), on demande conseil pour une bonne adresse où se restaurer.

Souvent (en tous cas en Provence par chez nous), c'est assez ordinaire mais là, nous sommes proche de l'Espagne et ça se voit.

Nous voici donc à la Chaumière de Placida et François Will.

Première belle surprise, la carte des vins est faite en collaboration avec l'auberge de Fontjoncouse (nouveau 3 étoiles Michelin du Languedoc Roussillon); Du coup, on a le choix entre 3 pépites : marlène soria, roc d'anglade ou Mas julien (lui aussi nouveau 3 étoiles mais dans le guide vert de la RVF).

On se lance sur les états d'âmes rouge 2007 du Mas Julien pour une trentaine d'euros sur table ! Petite déception à l'ouverture mais quelle révélation à table, le vin se magnifie et avec l'aération il prend une toute autre dimension : une bonne leçon de modestie. Bien déguster donc avant de juger trop hativement, ce fut la piqûre de rappel du jour.

 En entrée, jambon ibérique excellent et petit pain bio s'il vous plait.

en plat principal, du lourd (dans le bon sens du terme) et là aussi de l'excellence (dans la simplicité) : foie gras thon purée. 

Dessert de saison (soupe de melon) dans la même lignée, le tout pour trente euros le menu ! quelle adresse ! Amis restaurateurs, n'hésitez pas à prendre des idées dans cette chaumière.

Samedi dernier, nous nous sommes réunis avec quelques amis histoire de partager ensemble des belles bouteilles et un agneau mijoté 7 heures par l'expert de la maison thierry Hortigues.

Thierry est un vrai amateur de vins qui écris souvent sur dégustateurs.com. Il y avait aussi David (un excellent caviste à Bandol) et Carl, notre stagiaire actuel de l'ITHQ (institut de sommelerie du Québec à Montréal). 

Apéro avec un Macon Solutré de 1997 de robert Denogent à boire et à maturité.

Ensuite un classique Boulard cuvée Petrae (du vrai champagne comme on aime et comme on voudrait pas en voir sur les circuits de Formule 1 (pour s'arroser betement). Bel accord sur les écrevisses.

Pour faciliter les accords mets et vins nous avions mis 3 vins dont les producteurs sont classés 3 étoiles dans le guide vert :

La cuvée Silex de Dagueneau en 2007 en Pouilly fumé (jeune ! mais quel équilibre), le Corton Charlemagne 2004 de Bonneau du Martray et un Rayas rouge 2001 de Reynaud.

Bref de la belle étiquette mais souvent le plaisir venait tout autant de belles autres bouteilles bien choisies mais pas nécessairement aussi chères.

Une belle leçon notamment ce pernand vergelesses premier cru clos du village de Rappet superbe avec les saint jacques au Safran et petites langoustines.

Ou bien le côtes du Rhône 2002 du château des Tours (en fait le Vacqueyras déclassé) ou encore le châteauneuf du pape 2001 vieilles vignes (100 % grenache) de Dupéré Barrera presque trop jeune aussi !!!

Le grand cru Bonnes mares 2001 du domaine Bart était très bien aussi sur le plat ; il y avait un air de famille entre ces grands vins rouges élégants et fins.

 Bref dans le vin, il y en a pour toutes les bourses. Faut essayer et... c'est à l'infini.

Pas mal d'articles à écrire en ce moment suite à nos voyages et à l'actualité du domaine...

Au vignoble, c'est les premiers traitements (Karl s'en occupe tel un métronome entre les pluies et le vent), la lutte contre l'herbe qui pousse (nous n'utilisons aucun deherbant chimique et cela augmente incroyablement notre temps passé) et le début de l'ébourgeonnage (on enlève les bourgeons en trop, les doublons, ceux qui partent on ne sait pourquoi de la base du cep etc...).

Ce samedi : repos... Du coup, je viens de télécharger les photos prises en Amérique du nord et voilà : petit article sur une belle découverte lors de notre passage à Montréal le restaurant Carte Blanche (suite à notre rencontre à une dégustation de nos vins avec le chef).

A deux pas du quartier latin que nous aimons beaucoup, le restaurant est un peu à l'écart mais la cuisine vaut le détour ; plus d'infos sur leur site :

http://www.restaurant-carteblanche.com/

Quand il fait beau (et ça commence, la devanture se relève pour faire un effet terrasse.

L'intérieur est sobre et la cuisine du chef français (André Loiseau nommé Chef régional de l’année 2010 !) est délicieuse.

On y retrouve les grands classiques à base de foie gras (duo de foie gras à 20 dollars) ou de ris de veau mais aussi comme pour notre choix de superbes frites maison (des vraies !).

Nous y sommes allé manger un midi à cause de notre emploi du temps ultra serré mais on essaiera lors d'un de nos prochain passage au québec de tester la table d'hôtes gastronomique du soir et pourquoi pas avec une cuvée NOWAT "très longue macération" qui pourrait se marier avantageusement à cette cuisine inventive et puissante.

Ce que l'on fait le plus souvent possible, c'est que, lorsqu'un restaurateur nous fait l'honneur de mettre nos vins à sa carte, nous allions au moins une fois découvrir sa façon de travailler et figurez-vous... que l'on est rarement déçu. Question de goût et de partage.